Nous sommes arrivés à Siem Reap depuis Kampot en passant par Phnom Penh (PP). À cette étape on va vous raconter un truc qui nous a beaucoup fait rire par la suite : on a remarqué qu’il y a souvent un certain degré d’incertitude quand on prend un transport, autre que l’avion, en Asie du sud-est… On vous raconte.

Pour faire PP - Kampot on n’a eu aucun soucis, le chauffeur a roulé à toute allure pour arriver 3h plus tard à destination. Pour le retour, en revanche, c’était une autre affaire. Nous n’avons pas pris la même entreprise qu’à l’aller, ce qui explique peut être le changement de comportement du chauffeur. Au lieu de faire 3 heures de route on en a fait 5. Pourquoi ? Parce que vu qu’il restait quelques places dans le véhicule, le conducteur s’arrêtait pour prendre des passagers khmers sur la route et les déposer à leur destination, même si cela nécessitait de faire demi tour. Il les embarquaient eux et leurs « bagages », comme ces deux khmers qui travaillaient sur un chantier et qui transportaient des sacs de gravats et des outils. Et dès que le chauffeur en déposait un, il en reprenait un autre. Et ainsi de suite. Un vrai sketch. On vous épargne l’arrêt obligatoire dans un restaurant « partenaire ». Bref, on a rigolé. Arrivés à PP nous avons pris un bus, qui pour le coup était ultra bien équipé, pour nous rendre à Siem Reap. On se croyait dans un avion : avec hôtesse, snacks, eau, clim et la wifi en prime. On n’a pas vu passer les 7h de route…

10 jours à Siem Reap

Loger à Siem Reap

Lub D

À Siem Reap nous avons logé au Lub D, une auberge de jeunesse +++. On y est royalement installé, la nourriture y est peu chère et très bonne. Le lieu est un poil trop “backpacker” à notre goût mais on a su y trouver nos marques, pas compliqué quand il y a une énorme piscine en guise d’espace central, un billard, un babyfoot et toutes sortes d’activités, jusqu’à la projection de films cultes en soirée. Bref, ça a vraiment été le bon compromis pour nous. En plus d’être à quelques minutes à pieds du centre, il y a un espace de coworking attenant à l’auberge, dans lequel nous avons pas mal bossé.

Travailler à Siem Reap

Le Garage coworking

Le Garage n’était pas vraiment un coworking comme on l’entend, dans lequel on rencontre du monde, on partage des expériences, on s’entraide. C’était plutôt un simple open space avec une grande salle de réunion (et un rooftop sur lequel la chaleur interdisait qu’on y mette les pieds). Mais en tout cas, le lieu a eu le mérite de nous proposer une ambiance studieuse, grâce à la présence de plusieurs autres coworkers, un espace bien aménagé, frais (malheureusement la clim était obligatoire à Siem Reap, sans quoi l’air était invivable) et bien situé.

Footprint Café

L’espace d’une journée, on a troqué notre bureau au Garage pour une table au Footprint Café. On a été séduits par les bibliothèques qui en ornent les murs et par la nourriture délicieuse. De plus, le Footprint reverse 100% de ses bénéfices à des associations locales qui oeuvrent pour l’éducation des habitants de Siem Reap. C’est donc le lieu parfait, si on ne tient pas compte des chaises, beaucoup de trop raides à notre goût. Elles ne nous ont pas permis de rester travailler toute la journée. On recommande quand même le lieu, malgré ce petit détail.

Découvrir Siem Reap

Les temples d’Angkor : le petit tour

On vous disait dans notre article sur la Grèce qu’on souhaitait éviter, dans le futur, les lieux trop touristiques. On a fait une exception pour les temples d’Angkor car aller à Siem Reap sans les voir, c’est impossible !

Il existe plusieurs pass pour voir les temples : Le pass 1 jour, 3 jours ou 7 jours

Il faut savoir que les temples de l’ancienne ville d’Angkor sont dispersés sur un périmètre de 400 km2 donc il faut pas mal de temps pour en faire le tour. En plus de ce périmètre là, beaucoup d’autres lieux sont accessibles sur présentation du pass, chose qu’on ne savait pas au début du séjour. Pour cette raison, et aussi pour ne pas se fatiguer à essayer de faire un maximum de temples en un jour (ce qu’on déconseille vivement car vous allez finir par haïr Angkor) nous avons opté pour le pass 3 jours (valable sur 7 jours consécutifs).

Notre hôtel avait un partenariat avec une agence qui organisait des excursions diverses autour de Siem Reap : Adventure and Co. Nous avons réservé notre première journée de visite à Angkor avec eux, en commençant par le lever du soleil sur Angkor Wat (le principal temple d’Angkor), que nos copines Amé et Coco (voir article sur Kampot) nous avaient vraiment recommandé. Même pas peur du réveil à 4h, on décolle pour Angkor avec un groupe de personnes qui résidaient au Lub D. C’était aussi pour nous une bonne manière de faire des connaissances.

Les agences (mais aussi tous les tuk-tuk de la ville) proposent de vous emmener pour « le petit tour » (en rouge) ou le « grand tour » (en bleu) des temples. Nous avons fait le premier.

Lever du soleil sur Angkor Wat.

C’était vraiment magnifique, on laisse la photo parler à notre place. Bien sûr, c’était vraiment blindé de monde mais on ne s’attendait évidemment pas à avoir ce spectacle pour nous seuls, donc le monde ne nous a pas vraiment gêné une fois qu’on en a fait abstraction. En fait, chacun est en train de contempler le temple se révéler peu à peu. L’obscurité a cet avantage c’est que chacun en respecte le silence.

Ce qui nous a tous deux vraiment marqué c’est le fait d’arriver dans un lieu totalement inconnu, mais dont on connaît cependant la grandeur, sans ne rien en voir. On s’attend à tout, ou à rien. On cherche un détail autour de nous, puis on se laisse finalement doucement surprendre par ce que le soleil éclaire, minute après minute. Pour cette raison en particulier, on ne regrette pas de s’être levé tôt.

Visite des temples :

Le petit tour comprend la visite des temples suivants : Angkor Wat, Ta Prohm, Ta Keo, Bayon. On a eu en bonus la visite d’un « temple secret » dans lequel il n’y a quasiment pas de touristes mais on a oublié son nom. Ça en gardera d’autant plus le secret :-)

C’était un régal de visiter ces temples dont l’architecture est sans égales. Tous se diffèrent et chacun, à sa manière, nous surprend par son ingéniosité, par ses gravures, ses sculptures, par sa décadence aussi. La nature reprend ses droits, s’engouffre dans les pierres, les arbres s’érigent en plein milieu des temples. Ce contraste nous a beaucoup plut. On ne va pas vous faire une visite virtuelle de chaque temple car c’est une expérience qui se vit plus qu’elle ne se raconte mais en tout cas on a été fascinés par ces visites.

Les temples d’Angkor : nos recommandations hors tour

Pour notre deuxième et dernier jour de visite des temples on a choisi de sortir du site pour aller voir des lieux plus isolés.

Banteay Srei

Le temple de Banteay Srei se trouve à 1h de route de Siem Reap. Nous nous y sommes rendus en tuktuk, après avoir appris que la location de scooter est interdite dans le ville. Il y a beaucoup de touristes mais il vaut le détour pour la qualité de ses gravures, qui semblent parer les murs d’une dentelle de pierre. Le temple nous a semblé extrêmement bien préservé.

Kbal Spean : la rivière aux 1000 lingas

À 30minutes de Banteay Srey se trouve l’entrée du sentier qui mène à Kbal Spean, la rivière aux 1000 lingas. Il nous a fallut une bonne demie heure supplémentaire de marche dans la jungle (le sentier est très correct et plutôt facile) pour arriver à la rivière. On apprécie vraiment ces lieux qui sont plus difficilement accessibles car on a l’impression que c’est un spectacle qui se mérite. On les aime d’autant plus que ça fait le tri des touristes. Parce qu’il y a un peu de marche, beaucoup se découragent. Au final, on n’a croisé que très peu de monde sur place, peut-être trois ou quatre personnes.

Le site en lui même est assez incroyable car le lit de la rivière est sculpté de lingas et de diverses représentations qui mettent en scène des divinités hindoues. C’est complètement fou d’imaginer que des personnes aient pu traverser la jungle pour aller graver ces symboles à cet endroit précis, il y a de ça quelques centaines d’années. On recommande vraiment ce site.

Neak Poan (aussi accessible via le grand tour)

Sur le chemin du retour nous nous sommes arrêtés à ce temple bien particulier puisqu’il est sur l’eau. Pour s’y rendre, on traverse une longue passerelle en bois et les paysages alentours sont très beaux. Le temple en lui même est constitué d’un bassin central carré et de quatre autres plus petits bassins qui l’entourent. Il vaut le détour pour sa singularité.

Le temple Phnom Krom et les champs de lotus

On vous le disait, le pass des temples d’Angkor donne aussi accès à différents temples, qui se situent en dehors du site principal d’Angkor. Le temple de Phnom Krom en fait partie (mais ça, c’est une info qu’on n’avait pas). Depuis le Lub D, nous avons loué des VTT pour une virée au sud de Siem Reap, en direction du lac Tonlé Sap. On a tout simplement longé la rivière qui traverse Sieam Reap sur le bras gauche, car côté route (bras droit) c’est beaucoup moins sympa. On peut dire qu’on n’a pas regretté d’avoir pris des VTT plutôt que des vélos de ville car cette partie de la route est en terre et bien escarpée. On a cependant apprécié ce chemin parce qu’on a traversé plein de petits villages en périphérie de la ville, vu des mariages, des maisons de pêcheurs, des enfants qui jouaient, c’était très convivial. Au bout d’une heure et demie de route on a vu de loin les champs de lotus, encerclant les maisons sur pilotis.

On a continué encore un peu pour arriver en bas de la colline sur laquelle se trouve le temple de Phnom Krom. Les escaliers gravis, c’est à ce moment précis qu’on a compris qu’il nous manquait les billets pour accéder au temple. Du coup, on n’en a pas vu la couleur mais on en a profité pour admirer le paysage : la vue depuis la colline est époustouflante.

Petit tips : à partir de 17h il n’y plus de gardes pour surveiller les lieux donc on peut même monter plus haut pour y contempler le coucher du soleil.

Le night market

Le marché de nuit est vraiment sympa à voir : le lieu est tout illuminé, coloré, il y a de l’animation et de l’effervescence dans ce quartier. C’est globalement les choses qui nous ont plu car en dépit de cela, les produits sont toujours les mêmes « chinoiseries », d’autant plus que pour notre part, on ne souhaite pas consommer mais juste flâner. On n’y a pas passé trop de temps car c’est vraiment peu dire que les vendeurs sont insistants.

La pub street

« La rue des pubs » est juste à côté du night market. C’est sympa d’y boire un verre car c’est vraiment très animé et il nous semble aussi plaisant de temps en temps de retrouver ce genre d’enthousiasme et de vie dans un quartier. Par contre, c’est vraiment touristique, il y a beaucoup de foule et beaucoup de bruit. On y a quand même apprécié une bière (ou deux, ou trois) peux chère et un massage des pieds relaxant. Pour le massage à l’huile, en revanche, il faut s’accrocher. On a bien souffert ! Si vous êtes sensibles il faut leur demander d’y aller doucement.

Notre conseil : évitez de manger les scorpions ou serpents qu’on vous tendra dans la rue. Ils sont cuits et re-cuits et re-cuits. On nous a conseillé un restaurant super si vous voulez mangez des insectes : le Bugs Café, connu pour ses beignets de mygales. Au grand désarroi d’Antoine, le jour où nous avons décidé d’y aller le restaurant était fermé, et on partait le lendemain. Quel dommage… :-)

Village flottant - Floating village

Deux adorables filles rencontrées pendant les visites des temples d’Angkor nous ont convaincu de les joindre pour une visite d’un village flottant + coucher de soleil près de Siem Reap. Depuis notre hôtel nous sommes donc partis avec un petit groupe de personnes en fin de journée. Après une heure de voiture nous avons accédé au port dans lequel notre bateau nous attendait, embaumé d’une odeur de poisson pourri qui nous a bien réveillé les naseaux. Installés sur le haut du bateau, nous étions tous émerveillés par les environs : il n’y avait rien à part un champ inondé à perte de vue. On ne voyait que la partie submergée des arbres et c’était beau. Petit à petit se distinguent quelques constructions humaines. Un temple sur l’eau, une maison, puis une autre. Nous voilà dans le village composé d’une école, d’un temple, et de modestes maisons sur pilotis qui changent d’emplacement selon la saison (de pluies ou sèche), mais retrouvent toujours leur même place. Nous y avons rencontré une famille locale, qui nous a accueilli dans sa maison. La vie modeste, pêche, école, famille, télé, n’avait en rien entravé leur sourire ni leur humour. On a apprécié ce moment, assis en tailleur dans leur salon, à échanger avec eux sur leur mode de vie.

Il était ensuite temps de s’éloigner encore un peu plus du village pour admirer le coucher de soleil flamboyant, depuis notre embarcation, perdus au milieu de l’eau. Le guide avait prévu l’affaire : bières, fruits, crickets et larves de soie grillés, il y avait tout pour l’apéro ensoleillé.

Wild Bar

À la recherche d’un lieu pour passer la soirée, nous sommes tombés sur le Wild bar, tout près du Lub D, qui nous a tout de suite attirés. On conseille vraiment ce spot verdoyant en plein coeur de Siem Reap. On peut y manger sur l’herbe, dans le grand jardin qui fait face à l’ancienne maison khmer réhabilitée, ou dans une cabane en bois perchée sur l’arbre. Leur spécialité ? Des rouleaux printemps à toutes les sauces : frais, grillés, sucrés, salés. Et des cocktails rafraîchissants. Les grands enfants que nous sommes ont aussi sauté sur le buffet de jeux de société. Le fait de rencontrer les gérants, un couple de français installés à Siem Reap depuis un peu plus d’un an, a contribué à nous faire passer une forte agréable soirée.

Siem Reap marque notre dernière étape au Cambodge. Nous avons vraiment apprécié le pays, ses habitants et ses paysages. Nous y avons passé de doux moments et sommes prêts pour notre prochain paradis : le Laos.